par - Allez-y, hissez !
Les deux soldats lorrains se mirent à tirer sur la corde, issant la longue bannière blanche chevauchée d'une unique et simple couronne d'or.
"Peut-être temporaire", se dit Lupus.
Lupus. Un géant de deux mètres vingt-cinq, aux larges épaules, et aux membres immenses. Le poil noir, il a les cheveux coupés à ras, et la barbe longue, descendante jusqu'à la poitrine. Le nez est long et aquilin, les lèvres fines et pâles, les sourcils épais. La peau est d'une blancheur presque cadavérique. Les yeux, petits, sont vifs, secs; l'iris est vert émeraude, tandis que la pupille est traversée d'étranges reflets jaunes.
L'immense corps est entièrement couvert de vêtements noires: tunique et pantalons, mais aussi bottes de cuir, longue cape s'arrêtant peu au-dessus du sol et tenue au col de la tunique par de noires agrafes, et gants. Même la ceinture, le fourreau de l'épée et la poignée de celle-ci sont noirs.
Lupus suit des yeux la bannière qui s'élève, claquant au vent qui se lèvre soudain, la déployant totalement, flottante vers le Nord-Est.
Puis il se tourne vers la ville, qui s'étend en contrebas. Depuis la plus haute tour du Palais Impérial, le grand homme peut voir tout Etemenorkia, la plus grande cité des terres autrefois nommées "Orkandia", et sa capitale...le siège du pouvoir central d'Orkandia durant des années, depuis la Guerre de l'Ennemi...souvenirs sombres.
Aujourd'hui, un nouveau pouvoir se lève, mais Etemenorkia demeure. Encore que...
Les traces des combats sont encore visibles. Les murs du Palais Impérial, véritable forteresse, sont encore creusés par les projectiles lancés, noircis par la fumée des feux...
Et même sans le Palais, le spectacle est révélateur: tous les bâtiments en bois de la ville ont brûlés, c'est-à-dire tous les bas-fonds et une certaine partie du reste de la ville; une bonne moitié du reste de la ville se sont effondrés, les poutres de bois supportant les murs de pierre ayant également succombé aux flammes.
Dans chaque rues, les traces de sang noir demeurent dans les pavés; de nombreux cadavres n'ont toujours pas été retirés.
Au-delà des immenses murailles de l'enceinte extérieure de la ville, percées par endroit, brûlent les tours et les engins de siège, ainsi que l'enceinte de bois temporairement élevée par les troupes de la Coalition, alors qu'ils menaient le siège puis qu'ils prirent la ville. Les cadavres amoncelés sur l'immense champ de bataille sont légion. Lupus observe des panaches de fumée noire, un peu partout: ses hommes brûlent la plupart des cadavres.
Le géant soupire. Étrange jour pour imposer le nouveau règne: tous les habitants d'Etemenorkia ont fuit avant les combats, ou bien sont morts depuis, tués durant les affrontements ou par les flammes. La plupart des soldats capturés à l'arrivée de la Blanche Alliance ont été renvoyés chez eux libres: ils ne représentent plus un danger, la plupart isolés et séparés de leurs seigneurs. De toute façon, la Blanche Alliance ne pouvait s'occuper d'eux, et n'avait aucun intérêt à les retenir. Le faible nombre de ces survivants des affrontements entre les coalisés et les impérialistes témoignent de la violence qui continua jusque dans les derniers combats. La tuerie s'était poursuivie des semaines durant, avant l'arrivée de la Blanche Alliance.
Lupus soupira. Finalement, il avait appartenu tour à tour aux trois camps: d'abord chez les partisans de l'Empire, il avait ensuite rejoint leurs ennemis de la Coalition. Enfin, quand il avait été mit hors-jeu, il s'était retiré, puis avait rejoint la Blanche Alliance.
Étranges tiraillements. Comme durant la Grande de Succession, qui avait vu s'affronter les premiers impérialistes et les partisans de Gorath, il avait mal joué: alors qu'il avait rejoint les coalisés pour sauver Orkandia de la destruction, il n'avait fait que participer, même modestement, à allonger le temps des massacres.
Lupus appuya ses grandes mains sur les créneaux de la haute tour, les yeux sur le spectacle de désolation qui était sous lui. Derrière lui, les deux soldats lorrains, vêtus de grands manteaux noirs aux capuchons rabattus et aux pans descendant à terre, saluèrent en s'inclinant légèrement et descendirent dans le Palais en s'engouffrant dans l'escalier de garde.
Il fixa l'immense Tour des Débats, plus grand édifice de la ville et du contient tout entier, où aucun des Cinq Grands n'avait été trouvé. Pas la moindre trace d'eux, et pourtant ce semblait être le seul endroit à avoir été épargné: même l'Ambassade Générale et ses archives avaient brûlés dans les incendies...
Désormais, il allait falloir la sacrer, et établir sans doute un Conseil. Les ennuis n'étaient pas finis. Lupus connaissait le grand danger qui guettait cette région du monde: au Sud et surtout à l'Est, venaient les hordes des peuples lointains, attirés par les rumeurs de guerre et les espoirs de pillages riches qu'ils en tiraient. Les terres sur lesquelles régnait Lupus étaient une zone-frontière, essentiellement montagneuse: il était de ces rares seigneurs au courant du danger des barbares, et sans doute, et de loin, le plus puissant de ces seigneurs.
A présent, il allait falloir les repousser, avant qu'ils ne s'attaquent aux villes et campagnes, désertées de toute milice suite aux combats entre l'Empire et la Coalition, qui avaient engloutit dans leur conflit toutes les ressources en combattants et en armes d'Orkandia.
Mais pour l'heure, le pouvoir devait être installé, et de belle façon. Lupus détacha son regard de la ville et s'engouffra dans l'escalier pour descendre dans le Palais. Le sacre devait être organisé au plus tôt...
Les deux soldats lorrains se mirent à tirer sur la corde, issant la longue bannière blanche chevauchée d'une unique et simple couronne d'or.
"Peut-être temporaire", se dit Lupus.
Lupus. Un géant de deux mètres vingt-cinq, aux larges épaules, et aux membres immenses. Le poil noir, il a les cheveux coupés à ras, et la barbe longue, descendante jusqu'à la poitrine. Le nez est long et aquilin, les lèvres fines et pâles, les sourcils épais. La peau est d'une blancheur presque cadavérique. Les yeux, petits, sont vifs, secs; l'iris est vert émeraude, tandis que la pupille est traversée d'étranges reflets jaunes.
L'immense corps est entièrement couvert de vêtements noires: tunique et pantalons, mais aussi bottes de cuir, longue cape s'arrêtant peu au-dessus du sol et tenue au col de la tunique par de noires agrafes, et gants. Même la ceinture, le fourreau de l'épée et la poignée de celle-ci sont noirs.
Lupus suit des yeux la bannière qui s'élève, claquant au vent qui se lèvre soudain, la déployant totalement, flottante vers le Nord-Est.
Puis il se tourne vers la ville, qui s'étend en contrebas. Depuis la plus haute tour du Palais Impérial, le grand homme peut voir tout Etemenorkia, la plus grande cité des terres autrefois nommées "Orkandia", et sa capitale...le siège du pouvoir central d'Orkandia durant des années, depuis la Guerre de l'Ennemi...souvenirs sombres.
Aujourd'hui, un nouveau pouvoir se lève, mais Etemenorkia demeure. Encore que...
Les traces des combats sont encore visibles. Les murs du Palais Impérial, véritable forteresse, sont encore creusés par les projectiles lancés, noircis par la fumée des feux...
Et même sans le Palais, le spectacle est révélateur: tous les bâtiments en bois de la ville ont brûlés, c'est-à-dire tous les bas-fonds et une certaine partie du reste de la ville; une bonne moitié du reste de la ville se sont effondrés, les poutres de bois supportant les murs de pierre ayant également succombé aux flammes.
Dans chaque rues, les traces de sang noir demeurent dans les pavés; de nombreux cadavres n'ont toujours pas été retirés.
Au-delà des immenses murailles de l'enceinte extérieure de la ville, percées par endroit, brûlent les tours et les engins de siège, ainsi que l'enceinte de bois temporairement élevée par les troupes de la Coalition, alors qu'ils menaient le siège puis qu'ils prirent la ville. Les cadavres amoncelés sur l'immense champ de bataille sont légion. Lupus observe des panaches de fumée noire, un peu partout: ses hommes brûlent la plupart des cadavres.
Le géant soupire. Étrange jour pour imposer le nouveau règne: tous les habitants d'Etemenorkia ont fuit avant les combats, ou bien sont morts depuis, tués durant les affrontements ou par les flammes. La plupart des soldats capturés à l'arrivée de la Blanche Alliance ont été renvoyés chez eux libres: ils ne représentent plus un danger, la plupart isolés et séparés de leurs seigneurs. De toute façon, la Blanche Alliance ne pouvait s'occuper d'eux, et n'avait aucun intérêt à les retenir. Le faible nombre de ces survivants des affrontements entre les coalisés et les impérialistes témoignent de la violence qui continua jusque dans les derniers combats. La tuerie s'était poursuivie des semaines durant, avant l'arrivée de la Blanche Alliance.
Lupus soupira. Finalement, il avait appartenu tour à tour aux trois camps: d'abord chez les partisans de l'Empire, il avait ensuite rejoint leurs ennemis de la Coalition. Enfin, quand il avait été mit hors-jeu, il s'était retiré, puis avait rejoint la Blanche Alliance.
Étranges tiraillements. Comme durant la Grande de Succession, qui avait vu s'affronter les premiers impérialistes et les partisans de Gorath, il avait mal joué: alors qu'il avait rejoint les coalisés pour sauver Orkandia de la destruction, il n'avait fait que participer, même modestement, à allonger le temps des massacres.
Lupus appuya ses grandes mains sur les créneaux de la haute tour, les yeux sur le spectacle de désolation qui était sous lui. Derrière lui, les deux soldats lorrains, vêtus de grands manteaux noirs aux capuchons rabattus et aux pans descendant à terre, saluèrent en s'inclinant légèrement et descendirent dans le Palais en s'engouffrant dans l'escalier de garde.
Il fixa l'immense Tour des Débats, plus grand édifice de la ville et du contient tout entier, où aucun des Cinq Grands n'avait été trouvé. Pas la moindre trace d'eux, et pourtant ce semblait être le seul endroit à avoir été épargné: même l'Ambassade Générale et ses archives avaient brûlés dans les incendies...
Désormais, il allait falloir la sacrer, et établir sans doute un Conseil. Les ennuis n'étaient pas finis. Lupus connaissait le grand danger qui guettait cette région du monde: au Sud et surtout à l'Est, venaient les hordes des peuples lointains, attirés par les rumeurs de guerre et les espoirs de pillages riches qu'ils en tiraient. Les terres sur lesquelles régnait Lupus étaient une zone-frontière, essentiellement montagneuse: il était de ces rares seigneurs au courant du danger des barbares, et sans doute, et de loin, le plus puissant de ces seigneurs.
A présent, il allait falloir les repousser, avant qu'ils ne s'attaquent aux villes et campagnes, désertées de toute milice suite aux combats entre l'Empire et la Coalition, qui avaient engloutit dans leur conflit toutes les ressources en combattants et en armes d'Orkandia.
Mais pour l'heure, le pouvoir devait être installé, et de belle façon. Lupus détacha son regard de la ville et s'engouffra dans l'escalier pour descendre dans le Palais. Le sacre devait être organisé au plus tôt...
